Après une pause de plusieurs années, le fanzine Trash Times nous revient encore plus beau et plus fort avec un numéro 15 qui ravira les amateurs de série Z, de burlesque , et de toutes la sous culture dont nous sommes si friands à Radiolux.
Richard ,le coupable de ce méfait a été interrogé par Jerry SLIDE, assisté de 2 strip teaseuses berlinoises et d'une demi douzaine de catcheurs nains unijambistes.
Quand et comment a débuté l’aventure Trash Times ?
Richard ,le coupable de ce méfait a été interrogé par Jerry SLIDE, assisté de 2 strip teaseuses berlinoises et d'une demi douzaine de catcheurs nains unijambistes.
Quand et comment a débuté l’aventure Trash Times ?
En 1996. J’avais bricolé un premier
zine l’année d’avant, avec les ciseaux et le stick Uhu : It’s
Alive ! Mais le résultat ne me plaisait pas, ça ne ressemblait pas
vraiment aux fanzines américains que j’achetais chez mon
importateur de comics à Bordeaux, et que je portais en modèles :
Psychotronic Video, Filmfax, Cult Movies... Alors j’ai économisé
pendant un an pour m’acheter mon premier PC. C’est là que
l’aventure Trash Times a commencée.
Pourquoi avoir arrêté Trash
Times pendant de longues années et décidé il y a peu de
le réactiver ?
Au début des années 2000, le petit
zine que j’avais lancé tout seul dans ma chambre, avait pris des
proportions monstrueuses. C’était devenu une véritable usine à
gaz, un truc chronophage à mort, avec une dizaine de collaborateurs,
un site internet avec du contenu exclusif... Je portais plusieurs
casquettes, et je passais le plus clair de mon temps à traiter les
commandes et à assurer la correspondance avec les différents
membres de l’équipe, la ligne éditoriale du zine m’échappait...
En 4 ans — de 2001 à l’arrêt en 2005 — je n’ai quasiment
fait que ça. En dehors, ma vie sociale en avait pris un sacré coup,
j’enchaînais les petits boulots, je survivais. Je suis parti
bosser quelques temps en région parisienne, un peu en transit, et
j’ai pris des distances avec Trash Times et le fanzinat. Ca m’a
permis de renouer avec certaines autres de mes passions, pour la
musique, la bande-dessinnée, la pop culture en général... Et puis
à un concert de The Oh Sees en plein air à Bordeaux en août 2013,
j’ai fait connaissance avec Cyril Fernando du pro-zine Garage
parisien, Target, qui avait planté son stand. On en est venu à
parler de l’idée de faire un fanzine commun, une sorte de Trash
Target out de Target Times... Bref, le projet n’a jamais réellement
abouti. A l’époque j’écrivais des papiers pour le magazine
Metaluna, ça m’a redonné un peu confiance, et mon entourage m’a
encouragé pour reprendre le fanzine. Je voulais un zine avec une
nouvelle ligne éditoriale englobant mes passions pour les films
d’exploitation et autres séries B, mais aussi pour la musique
(Rock - Oldies - Garage - Surf - Psychobilly - Punk - Hardcore...),
la BD (comics rétro, d’horreur, de l’âge d’or, d’argent et
de bronze, indépendants...). Trois éléments d’une même
sous-culture vintage.
Quels sont tes influences
musicales, cinématographique, comics, fanzine…… ?
C’est vaste ! En musique, ça va des
Dead Kennedys aux Cramps en passant par les Beach Boys, les Sonics,
les Trashmen, les compil’ Garage de Crypt, Norton et compagnie,
Screaming Lord Sutch, les New York Dolls, Black Flag, les Misfits de
Danzig, Necros, Reagan Youth, The Pagans, Angry Samoans, Dead Boys,
Crime, The Replacements... Mais aussi la vague Garage-Punk des années
90, comme les New Bomb Turks, les Mummies, The Oblivians,
Supercharger, The Gories, Teengenerate, Supersuckers, The Motards,
The Infections, Spider Babies... J’ai beaucoup plus de mal avec la
« nouvelle » scène « Néo-Garage-Folk-Psyché »...
Pour mon cinéma préféré, il se concentre essentiellement entre
les années 50 et 80, avec une grosse emphase sur les années 60 et
70. Les séries B de Corman, les films à gimmicks de William Castle,
les films d’exploitation d’HG Lewis et David Friedman, Harry
Novak, Russ Meyer, Michael & Roberta Findlay, Lee Frost, Al
Adamson, Ray Dennis Steckler, Jerry Warren, Andy Milligan, les films
d’El Santo... Sexploitation, Bikesploitation, Blaxploitation,
Drugsploitation, Mexiploitation ! J’ai aussi un côté cinéphile
plus sérieux, amateur de films d’action, de polars, de SF et de
westerns des 60’s et 70’s... Samuel Fuller, Sam Peckinpah, Sergio
Leone, Monte Hellman, Friedkin, De Palma, Coppola, Cronenberg et
Lynch sont quelques-uns de mes héros d’Hollywood. Et pour la BD,
ça part des premiers comics de super-héros, et d’horreur façon
EC Comics, d’avant le code de censure (années 30-50), au Silver et
Bronze Age Marvel et DC, en passant par les Monster Magazines de
Warren (Creepy, Vampirella) et ses nombreux concurrents... La BD
européenne des petits formats pour adultes d’Elvifrance, Dylan
Dog... Métal Hurlant, les Comix underground des 70’s, et les
indépendants des années 90 de chez Kitchen Sink, Fantagraphics...
Les illustrateurs de Pulps et d’affiches...
A l’heure du tout Internet,
pourquoi avoir choisit le support papier plutôt que le web qui offre
d’avantage de possibilités
Car sur internet, cela reste du
virtuel, un site c’est un peu impersonnel, c’est anonyme, un peu
froid, le rapport avec le lecteur est assez ingrat, on prend l’info
et l’on passe sur un autre lien. De nos jours, l’information
semble noyée dans la multitude de blogs et de sites qui se
ressemblent. Le fanzine est un objet, avec une certaine noblesse,
c’est organique, le rapport n’est pas le même, on le consulte,
on le potasse, on le range, on le ressort... Et puis j’ai commencé
mes activités avant le boom du web, de ce fait je me revendique plus
de la génération fanzine qu’internet ; il y a toujours eu un
petit côté marginal dans le fanzinat qui me sied plutôt bien.
D’ailleurs, c’est amusant de constater en ce moment une certaine
mode dans le fait de sortir un fanzine. Le fanzinat ne s’est jamais
aussi bien porté par le biais des réseaux sociaux ! Même sans
site, Trash Times garde un lien avec ses lecteurs sur le net via une
page d’infos et d’actu sur facebook.com/trashtimes
Avant 2015, Trash Times parlait
essentiellement de films obscurs. Depuis le 15ème numéro la ligne
éditoriale s’est étendue à la musique et aux comics. Le contenu
est assez bien résumée dans la nouvelle tagline : « Le
fanzine des profanateurs de sous-culture ». Je ne renie pas les
anciens numéros, au contraire, mais en retirer, ne serait-ce que
certains, me prendrait le temps et l’argent que je n’ai
définitivement pas. C’est déjà délicat de concilier activité
professionnelle, vie de famille et fanzinat.
Avant on flirtait avec les 500
exemplaires, aujourd’hui on a bien multiplié le chiffre...
Est-ce que l’ambiance ou la
dynamique autour des sujets que tu traites te semblent les même qu’à
l’époque ?
Aujourd’hui je prend plus de plaisir
à m’attaquer à des articles « biographiques » et
romancés sur différentes personnalités, ou événements oubliés
de leurs vies. Dans le dernier numéro, je pense aux papiers sur le
catcheur Maurice Tillet atteint d’acromégalie et qui a fait
carrière sur les rings américains avant et après-guerre, ou sur
les photos troublantes de Bettite Page et le KKK, ou encore sur la
carrière du Luchador El Santo avant qu’il ne devienne une star de
l’écran. C’est des articles qui demandent pas mal de travail de
recherche, de recoupements d’infos... C’est ce qui me plaît. Je
trouve ça plus intéressant et utile, que d’enfiler les chroniques
de films comme autrefois, que la moitié des lecteurs ont
probablement déjà vus.
Pourquoi ce goût pour la série Z,
le trash… ?
J’ai le goût pour les indépendants,
les originaux, les marginaux, les outsiders, les nerds, les freaks —
les vrais, pas ceux de Gonzaï (sic). Malheureusement; au cinéma, il
s’agit toujours d’artistes sans grands moyens, d’où cette
qualification de série B, X, Y, Z, que sais-je... Le trash dans le
sens outrancier gore-cul semi réaliste torture porn filmé comme un
Snuff et compagnie, ne m’attire absolument pas. Pas plus que la
plupart des films d’horreur de ces 30 dernières années.
Ton sac à dos pour l’île
déserte, on trouve quoi dedans (films, music,comix…) ?
Un sac ne suffirait pas à ranger tous
les films, documentaires, livres, BD, albums, qu’il me reste à
visionner/lire/écouter. Il me faudrait plus d’une vie pour établir
une sélection.
Quels sont tes derniers coups de
cœur ?
L’autre soir j’ai vu Love &
Mercy sur le Beach Boy Brian Wilson, et j’ai trouvé ça bien
foutu, avec de bons acteurs, une structure originale... J’ai
récemment usé mes yeux sur le bouquin consacré aux illustrations
d’Emanuele Taglietti pour les couvertures des PFA, Sex and Horror,
chez Korero Press. Et puis le Dinosaur Bop tome 5 de Jean-Marie
Arnon. En musique, on a eu droit à deux nouveaux très bons volumes
de la série de compil Back from the Grave chez Crypt. Je picore dans
les catalogues et les discographies, je vais au concert, je reste à
l’affût. Sinon, mes petits bonheurs du moment c’est de voir
grandir mon fiston de quelques mois, c’est l’excellent accueil du
retour de Trash Times, toutes les perspectives pour la suite, et les
débuts sur les planches de mon groupe, Gutter Trash. La rentrée
s’annonce chargée !
Et pour commander Trash Times #15, c'est par ici que ça se passe ! http://trashtimes.tictail.com
une fois de plus monsieur la Glisse nous règale..N'oubliez pas d'aller acheter TRASH TIMES ! vivaaaaaaaaaa
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